La pression s’accentue autour du gouverneur de la Ville-Province de Kinshasa, Daniel Bumba, dont la gestion fait l’objet de plusieurs investigations simultanées. Après l’initiative lancée par le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité, Shabani Lukoo Bihango Jacquemain, la Présidence de la République a, à son tour, envoyé une mission de contrôle focalisée sur le Fonds d’Assainissement de Kinshasa (FONAK).
Soucieux de faire la lumière sur l’utilisation des ressources publiques, le VPM de l’Intérieur a dépêché à Kinshasa une équipe de l’Inspection générale de la territoriale (IGTER).
Cette mission a pour mandat :
•d’auditer la gestion financière de la ville depuis le début de l’année 2024,
•d’examiner les marchés publics conclus par l’exécutif provincial,
•et de vérifier l’état d’avancement des chantiers, notamment ceux financés sur fonds propres ou via des mécanismes spéciaux.
Selon des sources administratives, l’objectif consiste à “évaluer la conformité des procédures et l’efficacité de l’action gouvernementale locale”.
Parallèlement à cette première initiative, la Présidence de la République a lancé sa propre mission de contrôle ciblant spécifiquement le FONAK, un fonds stratégique destiné à financer les opérations d’assainissement de la capitale : curage des caniveaux, collecte des déchets, nettoyage des espaces publics et logistique des services de salubrité.
Cette mission présidentielle devra elle aussi :
•examiner les modes de gestion des ressources du Fonds,
•vérifier les mécanismes d’allocation budgétaire,
•et évaluer l’impact réel des dépenses engagées sur l’amélioration de l’assainissement urbain.
Ce double regard, celui de l’Intérieur et celui de la Présidence, témoigne d’une volonté de resserrer la surveillance des finances provinciales et de répondre aux préoccupations croissantes sur l’efficacité des programmes d’assainissement à Kinshasa.
Ces différentes initiatives interviennent dans un contexte où la population kinoise exprime, depuis plusieurs mois, son mécontentement face; à l’état dégradé de l’environnement, l’insalubrité persistante de plusieurs communes, et les difficultés récurrentes de la ville à maintenir un niveau acceptable de propreté et de gestion des déchets.
Pour plusieurs observateurs, ces enquêtes pourraient permettre de clarifier les responsabilités et, éventuellement, de réorienter les politiques d’assainissement pour améliorer l’efficacité des services publics.
Pour l’instant, aucune conclusion officielle n’a été rendue publique. Les deux missions poursuivent leurs travaux, et leurs rapports devraient être transmis aux autorités nationales dans les prochaines semaines.
En attendant, la situation place la gouvernance provinciale sous un examen particulièrement rigoureux, dans un contexte national où la lutte contre la mauvaise gestion et la transparence dans l’action publique sont devenues des priorités affichées.
