Un total de 577 combattants issus des rangs de l’Alliance des Forces du Changement (AFC/M23) ont déposé les armes et se sont rendus aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) depuis le début du mois d’octobre, a annoncé le Major Dieudonné Kasereka, porte-parole de la 34ᵉ région militaire basée à Goma.
Selon l’officier, ces redditions massives constituent l’une des plus importantes vagues de démobilisation enregistrées ces derniers mois dans le territoire de Walikale, une zone stratégique située à l’ouest du Nord-Kivu, longtemps utilisée comme couloir logistique par les groupes armés opérant entre Masisi et Lubero.
« Ces combattants ont volontairement décidé de se rendre après avoir subi des conditions de vie exécrables sur les lignes de front. La majorité d’entre eux évoquent la faim, le manque de soins médicaux et le traitement inhumain que leur infligeaient leurs supérieurs », a déclaré le Major Kasereka.
Les ex-rebelles, parmi lesquels figurent des jeunes recrues, des femmes et quelques cadres de rang intermédiaire, ont été désarmés, identifiés et transférés vers la ville de Kisangani, dans la province de la Tshopo. L’armée y assure leur encadrement et leur prise en charge logistique et sanitaire, en attendant l’intervention de la Commission nationale de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (CNDDRCS).
Cette série de redditions intervient dans un contexte où le M23/AFC connaît un affaiblissement sur plusieurs fronts, notamment dans les territoires de Rutshuru et Masisi, où les FARDC ont intensifié leurs opérations conjointes avec les forces de soutien locales. Des observateurs militaires y voient le signe d’un essoufflement progressif du mouvement, miné par des tensions internes et des difficultés logistiques croissantes.
« Ces redditions traduisent la perte de cohésion au sein du mouvement. Plusieurs combattants se sentent abandonnés et préfèrent se rendre plutôt que de mourir dans la brousse », estime un analyste militaire basé à Goma.
Si ces redditions sont saluées comme un succès sécuritaire, elles posent néanmoins le défi de la réinsertion et de la prise en charge durable des ex-combattants. Les autorités locales appellent à renforcer les programmes de DDR (Désarmement, Démobilisation et Réinsertion) pour éviter tout risque de retour à la violence.
Le gouvernement congolais, de son côté, a réaffirmé sa volonté de poursuivre les efforts de pacification à l’est du pays, tout en maintenant la pression militaire sur les groupes armés encore actifs.
