Affaire Lisanga : la confiscation controversée de sa jeep soulève des questions

On en sait désormais davantage sur la confiscation du véhicule de Jean-Pierre Lisanga Bonganga par la justice. Selon plusieurs sources, l’affaire cacherait des motivations politiques, certains anciens dignitaires du régime Kabila étant soupçonnés de manœuvrer en coulisse pour priver l’ancien ministre d’État de son véhicule.

Tout est parti d’un accident de la route survenu il y a plusieurs années, opposant M. Lisanga à un officier supérieur, le colonel Wakaka. Pourtant, malgré le temps écoulé, le dossier n’a toujours pas trouvé d’issue. Une situation que de nombreux observateurs jugent incompréhensible.

D’après plusieurs experts judiciaires, l’affaire aurait dû être traitée comme un simple accident de circulation. Si Jean-Pierre Lisanga était reconnu coupable, il aurait dû se limiter à indemniser le plaignant pour les dégâts causés estimés à quelques milliers de dollars.

Or, la justice a préféré confisquer la jeep de l’ancien ministre, dont la valeur avoisinerait les 100 000 dollars américains, une mesure jugée disproportionnée par les défenseurs du droit.

Des sources proches du dossier affirment que cette décision ne serait pas étrangère à des influences politiques. L’ombre du Front Commun pour le Congo (FCC), plateforme de l’ancien président Joseph Kabila, planerait encore sur certaines institutions judiciaires et sécuritaires.

Selon ces mêmes sources, Jean-Pierre Lisanga Bonganga aurait déjà été sommé à plusieurs reprises de restituer la jeep qu’il avait reçue lorsqu’il occupait le poste de ministre d’État chargé des Relations avec le Parlement dans le gouvernement Tshibala. Motif évoqué : il n’aurait jamais signé la charte du FCC.

Cette situation expliquerait pourquoi son véhicule risque aujourd’hui d’être vendu aux enchères, comme l’a notifié récemment un huissier de justice — une décision immédiatement contestée par les avocats de M. Lisanga.

Dans les milieux judiciaires, certains y voient désormais plus clair :

« Lisanga n’avait pas signé la charte du FCC, il fallait donc lui retirer la jeep. Et si accident il y a eu, le colonel Wakaka, le plaignant, semble jouer le jeu du FCC », confie une source proche du dossier.

Alors que les tensions montent, plusieurs voix appellent désormais les autorités militaires à s’intéresser à cette affaire, afin d’éviter qu’elle ne se transforme en un nouveau scandale judiciaire et politique.

Les plus consultés