Le tribunal militaire de garnison de Butembo a ouvert ce jeudi à Lubero-centre une série d’audiences foraines contre une vingtaine de militaires des Forces armées de la RDC (FARDC) poursuivis pour de graves violations des droits humains.
Les prévenus, arrêtés dans plusieurs localités du territoire de Lubero, sont accusés de viols, violences sexuelles, extorsions, enlèvements d’enfants et violations des consignes militaires. Ces soldats étaient initialement déployés pour protéger les civils et leurs biens.
Pour Maître Wivine, avocate des parties civiles, ce procès a une valeur exemplaire et pédagogique :
« Il va permettre à la population de comprendre que de tels actes sont condamnables, et inciter à la dénonciation des violations. »
De son côté, Hélène Makule, coordinatrice de la Ligue des femmes du Nord-Kivu, salue cette initiative judiciaire tout en appelant à plus de rigueur :
« Trop de femmes ont été victimes de militaires incontrôlés depuis le début des atrocités. Nous voulons des peines exemplaires. Trop souvent, les coupables sont relâchés rapidement, et cela nous met en danger. »
Ces audiences bénéficient du soutien technique et financier de la MONUSCO, via son département d’appui à la justice. Elles se dérouleront du 26 juin au 8 juillet 2025 dans le but d’accélérer le traitement des dossiers et de renforcer la lutte contre l’impunité.
Ce procès intervient dans un contexte de fortes tensions sécuritaires dans l’Est de la RDC, où de nombreux cas de violences sexuelles sont régulièrement signalés, souvent attribués à des hommes en uniforme.
Assumani Mukendi Abdoul