Le trafic routier entre Butembo et Goma redémarre progressivement après des mois d’interruption causée par les combats opposant les rebelles du M23 aux forces armées congolaises (FARDC). Ce corridor crucial, qui traverse les territoires instables de Rutshuru et Lubero, reste toutefois semé d’embûches.
Sans annonce officielle, plusieurs véhicules de transport de passagers et de marchandises empruntent désormais ce tronçon stratégique, souvent au péril de leur vie. « J’ai fait la route sans problème, mais la peur reste présente à chaque poste de contrôle », confie un chauffeur de ligne.
Le long du parcours, sept barrières sont érigées : trois contrôlées par les FARDC et quatre par le M23, où les conducteurs sont confrontés à des taxes illégales, extorsions et intimidations.
Durant la fermeture de l’axe, les agences de voyage étaient contraintes de passer par des itinéraires plus longs via l’Ouganda ou le Rwanda, faisant exploser les prix des billets. Alors que les bus recommencent timidement à circuler, certains opérateurs ont réduit les tarifs à environ 50 USD, contre 180 USD lors du contournement.
Pour l’instant, la relance du trafic reste incertaine et les voyageurs réclament une sécurisation rapide de la route. Les appels se multiplient pour que l’État congolais et les partenaires sécurisent ce couloir vital pour les échanges économiques et les besoins humanitaires.
Assumani Mukendi Abdoul