RDC : « Peut-on démissionner de la Police nationale congolaise ? Le cas Junior Mboso relance le débat», interview avec l’avocat Chief Tshipamba

Un agent de la Police Nationale Congolaise (PNC) peut démissionner de ses fonctions, conformément aux dispositions de la loi portant statut du personnel de carrière de la Police nationale. La question est au centre de l’actualité depuis dimanche 24 août, après la démission du commissaire principal de la Police Nationale congolaise m, Junior Mboso Kazadi.

Interrogé sur ce sujet par la Radio Top Congo, Chief Tshipamba, avocat et diplômé du Collège des Hautes Etudes de Stratégie et de Défense, «CHESD» et expert en questions de Police. Un policier ne démissionne pas du jour au lendemain.

Selon les prescrits, la démission volontaire est acceptée à condition que le policier ait accompli 5 ans de service continu au sein de la Police. «Ce délai est porté à 8 ans pour tout policier ayant bénéficié d’une formation spécialisée financée par la Police nationale», a-t-il expliqué

Chief Tshipama souligne que « la démission volontaire ne peut résulter que d’une demande écrite du policier, marquant sa volonté claire et inconditionnelle de mettre définitivement fin à sa carrière ».

Pour lui, cette demande doit être adressée, par la voie hiérarchique, à l’autorité investie du pouvoir de nomination, laquelle est tenue d’y répondre dans un délai de trois mois. Passé ce délai, le silence de l’autorité vaut acceptation tacite de la démission.

Dans ce cas, poursuit Maître Tshipamba,«le policier procède à la remise et reprise ainsi qu’à la restitution des équipements »

« Une attestation de fin de service lui est ensuite délivrée par le Commissaire général de la Police ou son délégué.»

Et de préciser : « l’acceptation d’une démission peut toutefois être retardée de trois mois maximum, si l’intérêt du service l’exige.»

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, le commissaire principal de la police junior Mboso démission de la PNC, accusant ce service «de complicité avec les bandits urbains qui terrorisent la ville de Kinshasa.

Cette démission fracassante de Junior Mboso soulève des questions sur les dysfonctionnements au sein de la Police nationale congolaise, et la capacité des plus hautes autorités à lutter efficacement contre l’insécurité.

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