Au moins 127 civils ont été tués dans la province de l’Ituri entre fin juin et mi-août, selon la société civile et des sources humanitaires. Entre le 11 et le 13 août, des attaques armées dans le territoire de Djugu ont fait sept morts et 13 blessés, touchant notamment des sites de déplacés.
Depuis mi-juillet, plus de 82 800 personnes ont fui les violences, alors que la paralysie de la RN27 isole près de 256 500 habitants de toute aide. Structures de santé fermées, écoles occupées, habitations incendiées : la crise humanitaire s’aggrave. L’ONU appelle à la protection des civils et à un accès humanitaire sans entrave.
Les assaillants, identifiés comme appartenant à divers groupes armés, ont ciblé plusieurs villages, dont Iga Barrière, ainsi que des sites de personnes déplacées à Lindji, Iga 1 et Mudhu. Cette flambée de violence intervient alors que le territoire subit déjà depuis un mois une recrudescence des affrontements impliquant des groupes armés et les forces armées congolaises (FARDC) dans les zones de santé de Nizi, Linga, Fataki et Lita.
Depuis le 13 juillet, ces violences ont coûté la vie à 47 civils et blessé 33 autres. Plus d’une dizaine de personnes ont été enlevées, plusieurs centaines de maisons incendiées et pillées, et plus de 2 300 têtes de bétail volées. Les chiffres des organisations humanitaires font état de près de 82 800 nouveaux déplacés internes entre mi-juillet et mi-août, venus chercher refuge dans les zones de Nizi, Lita, Bambu et Mangala.
L’accès aux services essentiels est gravement compromis. Dans la seule zone de santé de Nizi, neuf des 12 structures médicales sont hors service à la suite de pillages, d’incendies ou de la fuite du personnel. Les déplacés se massent dans des écoles, églises et bâtiments publics, perturbant les activités et privant les communautés locales d’infrastructures vitales.
La crise ne se limite pas à Djugu. Dans le sud de l’Ituri, le territoire d’Irumu est lui aussi frappé par une recrudescence des attaques attribuées aux combattants des Allied Democratic Forces (ADF), perçues comme des représailles à une opération militaire lancée début juillet dans le territoire voisin de Mambasa. L’axe Komanda–Luna est particulièrement touché : entre le 26 et le 28 juillet, 52 civils ont été tués, dont 43 dans la seule localité de Komanda-Centre.
Selon la société civile, au moins 127 civils ont perdu la vie dans la province entre le 27 juin et le 12 août.
Face à cette situation, le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) appelle toutes les parties au conflit à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils et garantir un accès humanitaire sans entrave.