La terreur a de nouveau frappé la province de l’Ituri. Dans la nuit du 26 au 27 juillet, des combattants présumés ADF/MTM affiliés à l’État islamique (ISCAP) ont mené une incursion meurtrière dans la localité de Komanda, chef-lieu de la chefferie de Basili, à 75 kilomètres de Bunia.
Selon des sources locales et humanitaires, plus de 30 civils ont été massacrés dans la salle de la Caritas Komanda, où ils se préparaient à recevoir le sacrement de confirmation. L’attaque, d’une rare brutalité, s’est produite vers minuit, surprenant les victimes dans leur sommeil.
La Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH), antenne d’Irumu, qui s’est rendue sur place, rapporte avoir comptabilisé 31 corps, tout en soulignant que le bilan reste provisoire car les fouilles se poursuivent.
« Komanda : 31 morts, tous des civils. Cet acte criminel est attribué aux terroristes ADF/MTM ISCAP. Des maisons et des biens de grande valeur ont également été incendiés », déclare Christophe Munyanderu, coordonnateur de la CRDH.
Cette attaque survient alors que, depuis le 6 juillet, les FARDC et l’armée ougandaise (UPDF) mènent des opérations conjointes contre les ADF dans la forêt de Babila Bakwanza, non loin de Komanda. Ces opérations auraient provoqué la dispersion des combattants, certains se redéployant vers Walese Vonkutu, Babila Babombi et Walese Karo.
Komanda, considéré depuis septembre 2022 comme un carrefour stratégique entre l’Ituri, le Nord-Kivu et la Tshopo, connaissait une stabilité relative. L’attaque de cette nuit replonge la région dans la peur et souligne l’incapacité des forces armées à sécuriser durablement les populations civiles.
Assumani Mukendi Abdoul