RDC : l’ODEP s’insurge contre l’éviction de Jules Alingete qui «fait suite à un chantage implicite mené par l’ancien ministre des Finances Nicolas Kazadi»

Dans un communiqué publié ce jeudi 08 Mai, l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) s’insurge contre l’éviction de Jules Alingete de la tête de l’Inspection Générale des Finances (IGF), dénonçant une décision dictée par des calculs politiques et des intérêts obscurs.

Selon l’ODEP, cette décision présidentielle fait suite à un chantage implicite mené par l’ancien ministre des Finances Nicolas Kazadi, déchargé récemment de ses fonctions. Ce dernier, cité dans plusieurs scandales, dont ceux des projets de forages et lampadaires, aurait, selon ses propres aveux publics, participé à des partages de fonds avant même le démarrage des travaux.

Malgré ces révélations accablantes, Nicolas Kazadi aurait continué à solliciter le soutien du Président de la République et à ambitionner des fonctions stratégiques, notamment à la Banque Centrale, en dépit d’un passif marqué par des dépassements budgétaires, des marchés de gré à gré et plus de 300 paiements urgents opérés en 2022, dont une soixantaine pour la seule Présidence.

Un symbole d’intégrité écarté:


Nommé en juillet 2020, Jules Alingete a impulsé une nouvelle dynamique à l’IGF, repositionnée comme pilier du contrôle public. Ses enquêtes ont mis en lumière des détournements majeurs, renforçant la redevabilité dans un État où l’impunité semblait enracinée. L’ODEP voit en lui une figure de résistance à la prédation des finances publiques, fidèle à la justice sociale, et cite Montesquieu : « Une chose n’est pas juste parce qu’elle est loi, mais elle doit être loi parce qu’elle est juste. »

Des recommandations fermes* Dans son communiqué, l’ODEP appelle:

1.Le Président Tshisekedi à protéger les acquis de la mission Alingete ;

  1. A l’arrestation de Nicolas Kazadi pour ses responsabilités dans la gestion opaque des fonds ;
  2. Au FMI de diligenter un audit indépendant des finances publiques depuis 2019 ;
  3. Aux États-Unis de suspendre l’accord « minerais contre paix » ;

5.Et aux partenaires financiers de cesser les aides budgétaires alimentant la corruption.

Pour l’ODEP, le départ de Jules Alingete ne doit pas ouvrir une ère d’impunité, mais plutôt renforcer la nécessité d’un IGF indépendant, protégé de toute pression politique. « Le devoir d’un homme d’État ne s’arrête jamais, il change seulement de forme », conclut l’organisation, citant Nelson Mandela.

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