Débat sur la révision de la constitution : Devos kitoko rappelle à Kabuya «on ne joue pas avec le feu», JC katenda estime que «L’UDPS a finalement avoué son intention»

La révision de la Constitution s’est invitée dans le débat. Conformément à la dernière sortie du secrétaire général du parti au pouvoir Augustin Kabuya, dimanche face aux militants de l’ UDPS.

« La révision constitutionnelle n’est pas mauvaise. Qu’on ne dénature pas cette hypothèse. J’étais informateur et je connais les lacunes que comporte la constitution simplement sur la formation du gouvernement. Vous avez appris au Sénégal, où le président, aussitôt élu, a directement nommé son premier ministre », a avancé Augustin Kabuya devant les militants.

Augustin Kabuya explique entre autres raisons, le temps jugé long pour la formation du gouvernement pour amorcer un mandat présidentiel. Selon lui, le mandat présidentiel de cinq ans n’est que théorique, alors que dans les faits, ce mandat est réduit à trois ans

« Sur les cinq ans du président de la République, ce sont six mois qui sont consommés gratuitement. Après ce temps, le mandat de cinq ans dont on vous parle n’en est pas un. Puisque la cinquième année est une année électorale où tout le monde est en ébullition. Est-ce qu’on peut accepter une telle constitution ?», s’est-il interrogé à haute voix, avant d’affirmer que le chef de l’État est bloqué par la constitution.

Dans un message sur x , le secrétaire général de l’ Ecidé, Devos kitoko Mulenda rappelle à Kabuya d’en finir d’abord avec les dissensions internes au sein de l’UDPS.

«On ne joue pas avec le feu.
Chercher à juguler les dissensions internes au sein de votre parti politique en créant des conflits artificiels externes, est une approche politiquement insensée, mortelle et dangereuse d’aborder les questions d’État»
.

En effet, le changement de Constitution, c’est une ligne rouge a déjà prévenu l’opposition en RDC. Après la dernière sortie médiatique de Félix Tshisekedi devant la diaspora à Bruxelles en mai dernier. Le camp de Moïse Katumbi avait d’ailleurs annoncé que son rôle au Parlement serait en partie de bloquer toute tentative de révision de cette Constitution.

Et du côté de la société civile, le président de l’Asadho, Jean-Claude Katende, estime pour sa part, qu «L’UDPS a finalement avoué son intention de réviser la Constitution, notamment en modifiant les articles verrouillés concernant la durée du mandat présidentiel ».

Selon le président de l’Association africaine des droits de l’homme (ASADHO), « Augustin Kabuya a été clair à ce sujet, ce qui va à l’encontre des déclarations précédentes du parti ».

Jean-Claude Katende critique vivement cette initiative, estimant qu’elle prolongerait le pouvoir de dirigeants qu’il juge inefficaces après plus de 5 ans de gouvernance.

Le président de l’ASADHO compare cette situation à la fin du mandat de Joseph Kabila et met en garde contre les conséquences désastreuses pour l’avenir du Congo et de ses citoyens.

«Comment est-ce que nous congolais pouvons accepter qu’on change la Constitution pour donner un pouvoir des longues années à des personnes qui gèrent le pays avec des tâtonnements et qui ne sont pas encore arrivés à convaincre après plus de 5 ans de gouvernance», s’est-il interrogé.

Et de conclure, « accepter pareille chose, c’est sacrifier l’avenir du pays et des congolais ».

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