Célèbre pour avoir modernisé et donné ses lettres de noblesse à un rythme ancestral du folklore du Kasai, « la reine le Mutuashi » a commencé sa carrière comme danseuse dans le Groupe Tcheke Tcheke Love, de Mpongo Love puis comme chanteuse, avec Rachid King puis Abeti Masikini et au Minzoto Wela Wela.
Pourtant, sa carrière de chanteuse n’a pas décollé jusqu’à ce qu’elle quitte le Congo-Kinshasa (alors Zaïre) pour la Côte d’Ivoire. A Abidjan en 1981, elle commence à chanter avec un groupe dirigé par le musicien ivoirien Jimmy Hyacinthe.
Le disque et les concerts à travers la Côte d’Ivoire et les pays voisins ont contribué à élargir sa popularité.
En 1984, Tshala s’installe à Paris, qui était déjà devenu un haut lieu de la production musicale congolaise.
Elle enregistre son premier album, Kami, avec l’arrangeur camerounais Aladji Touré, puis en enregistre deux autres, Mbanda Matière (une affaire de rivaux) et M’Pokolo (le petit ruisseau) pour Safari Ambiance. Après s’être s’exiler sur Paris la Reine de Mutwashi décide de rentrer au pays pour y entamer une carrière politique.
Proche du président Laurent-Désiré Kabila, elle siège même (2000-2002) au parlement comme députée de l’ACL-PT (Assemblée constituante et législative du Parlement de transition).
Elle devient ensuite présidente de la Ligue des femmes du PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie), parti politique créé en 2002 par le président Joseph Kabila.
En 2011, elle est battue aux législatives dans la circonscription de Kananga (Kasaï occidental).
Hospitalisée depuis plusieurs jours à Kinshasa, Tshala Muana est décédée à l’âge de 64 ans.
Pendant son vivant Tshala a écrit une grande partie de son propre matériel et, contrairement à la plupart des Congolais qui chantaient en lingala et jouaient de la rumba et de son dérivé accéléré, le soukous, Tshala a préféré employer le rythme mutuashi et chanter dans sa première langue, le tshiluba.