Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, prononcera ce lundi 8 décembre une adresse solennelle devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès au Palais du Peuple, à Kinshasa. Cette allocution, très attendue, intervient dans un contexte national et régional marqué par de fortes tensions, en particulier dans l’est du pays.
Selon plusieurs sources politiques, le chef de l’État devrait revenir longuement sur l’évolution de la situation sécuritaire dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où la recrudescence des combats oppose de nouveau les Forces armées de la RDC (FARDC) à la coalition rebelle AFC/M23. Cette dernière, soutenue par des forces étrangères selon Kinshasa, a récemment étendu ses opérations militaires, faisant planer une menace directe sur la ville stratégique d’Uvira, dans le Sud-Kivu.
Le président Tshisekedi devrait également dresser un état des lieux des processus de paix en cours, notamment les discussions bilatérales et régionales, les efforts diplomatiques au niveau de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) et de la SADC, ainsi que les initiatives gouvernementales pour stabiliser les zones affectées.
Sécurité : une situation qui se détériore
La reprise des hostilités avec l’AFC/M23 bouleverse à nouveau les équilibres déjà fragiles dans l’est du pays. Les affrontements ont provoqué de nouveaux déplacements massifs de populations civiles, tandis que la pression rebelle sur Uvira ravive le spectre d’une extension du conflit dans une région qui constitue un carrefour économique et humain essentiel.
Dans ce contexte, le discours présidentiel est perçu comme une opportunité de rassurer la population, mais aussi de clarifier la stratégie militaire et diplomatique que le gouvernement entend adopter dans les prochaines semaines.
Économie : un bilan et des perspectives
Au-delà des questions sécuritaires, le président devrait aborder les perspectives économiques du pays, alors que le gouvernement revendique plusieurs avancées en matière de croissance, d’infrastructures et de réformes structurelles.
Il pourrait notamment évoquer :
les efforts pour consolider la stabilité macroéconomique,
les projets d’investissements publics en cours,
les partenariats miniers et énergétiques,
les mesures envisagées pour faire face à l’inflation et soutenir le pouvoir d’achat.
Ces points sont particulièrement sensibles à l’heure où le pays fait face à des défis budgétaires accrus, notamment en raison du coût des opérations militaires et humanitaires.
Un volet politique très attendu
Sur le plan politique, l’attente est tout aussi forte. À un moment où plusieurs acteurs de la scène nationale appellent à des réformes plus profondes des institutions, Félix Tshisekedi devrait tracer les grandes lignes de sa vision pour la gouvernance, l’État de droit et la cohésion nationale.
Le discours pourrait également offrir des indications sur les orientations politiques des prochains mois, à l’heure où certaines formations politiques réclament davantage d’ouverture ou de remaniements au sein du gouvernement.
Une allocution déterminante
Dans un climat marqué par l’incertitude et les tensions sécuritaires, cette adresse devant le Congrès revêt une dimension particulière. Elle constituera l’occasion pour le chef de l’État de réaffirmer son leadership, de mobiliser les forces vives de la nation et de clarifier la direction que prendra la RDC dans les mois à venir.
