Crise au Parlement : Vital Kamerhe et son bureau dans le viseur d’une pétition signée par 262 députés

La fronde parlementaire contre le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, prend de l’ampleur. Déposée officiellement ce lundi, une pétition portant 262 signatures de députés nationaux réclame la destitution du bureau de la Chambre basse, dirigé par l’ancien directeur de cabinet du chef de l’État.

Une démarche portée par Crispin Mbindule

Le député national Crispin Mbindule, l’un des initiateurs de la motion, estime que les excuses présentées par Vital Kamerhe ne sauraient constituer une issue à la crise actuelle.

« Monsieur Kamerhe a reconnu lui-même les griefs, mais il doit savoir que nous ne le pardonnons pas. Qui s’excuse s’accuse. Nulle part dans les règlements, on a dit que quand le président demande pardon, il faut le laisser. Après ça, nous allons saisir la justice », a-t-il déclaré.

Les députés MLC en première ligne

Parmi les signataires figurent une majorité écrasante des députés du Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba. Selon des sources parlementaires, seul un ou deux élus du parti n’auraient pas apposé leur signature, confirmant ainsi la fracture politique autour du bureau de l’Assemblée nationale.

La défense de Vital Kamerhe

Face à cette fronde, Vital Kamerhe a tenu à relativiser la portée de l’initiative. Pour lui, la pétition s’inscrit dans le jeu démocratique normal, mais devrait être replacée dans le contexte actuel du pays.

« Il s’agit d’un exercice parlementaire légitime qui témoigne de la vitalité de notre démocratie (…) mais cette initiative devrait être reconsidérée à la lumière des avancées notables enregistrées dans la prise en charge des principales préoccupations soulevées et aussi au regard du contexte particulier que traverse notre pays », a-t-il affirmé.

Dans un appel à l’apaisement, le président de l’Assemblée nationale a également présenté ses excuses aux élus qui auraient pu se sentir offensés par son attitude ou ses propos.
« S’il y en a parmi vous qui se sont sentis froissés, heurtés ou dérangés de quelque manière que ce soit par ma conduite ou mes propos, qu’ils daignent accepter l’expression de mes regrets les plus sincères, et j’implore leur pardon », a-t-il lancé devant l’hémicycle.

Vers une nouvelle épreuve politique
La pétition contre Vital Kamerhe ouvre un nouvel épisode de tensions au sein de la Chambre basse. Si elle devait être examinée, elle pourrait déboucher sur un vote de défiance susceptible de fragiliser davantage l’équilibre politique au sein de la majorité parlementaire.

Dans un contexte marqué par de multiples défis sécuritaires, sociaux et économiques, l’issue de cette crise interne à l’Assemblée nationale pourrait avoir des répercussions sur la stabilité de l’action gouvernementale et sur la cohésion de la coalition majoritaire.

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