Troisième jours après l’effondrement de quinze puits sur le site artisanal d’or de Lomera, dans le village d’Izimero (territoire de Kabare), plus de 500 corps de creuseurs sont toujours coincés sous terre. Le drame, survenu le 20 juillet, continue de plonger les familles dans une douleur indescriptible, sans qu’aucune opération de sauvetage d’envergure ne soit entreprise.
Faute de moyens et de soutien des autorités, les corps ne sont toujours pas extraits. Des familles endeuillées appellent à l’aide pour organiser un deuil collectif et offrir une sépulture digne à leurs proches disparus.
Pendant ce temps, les rebelles du M23, qui contrôlent la zone minière de Lomera, profitent du chaos pour intensifier la sensibilisation auprès des jeunes, afin de renforcer leurs rangs.
« Il était tout pour nous. Avant de partir, il nous a promis qu’il reviendrait vite. Il cherchait de l’argent pour acheter les cahiers et l’uniforme des enfants pour la rentrée de septembre. C’est son ami qui nous a appris qu’Emmanuel Mibira est coincé lui aussi dans le puits », raconte en larmes son épouse.
Cette tragédie, loin de provoquer un élan national de solidarité, révèle la double peine subie par les habitants : une catastrophe humaine ignorée par les autorités, et une exploitation politique de la souffrance par les groupes armés.
Alors que les familles espèrent encore des gestes concrets pour récupérer les corps, le silence de l’État et la présence active du M23 dans cette zone stratégique renforcent les frustrations d’une population abandonnée à son sort.
Assumani Mukendi Abdoul