Le centre de négoce de Lopa, situé à une trentaine de kilomètres au nord de la ville de Bunia Bunia, a été le théâtre d’une incursion de la milice CODECO ce lundi 21 juillet 2025. Cet événement a plongé la population locale dans une peur intense, rappelant les scènes de chasse à l’homme observées dans d’autres localités du territoire de Djugu.
Selon des informations recueillies, des éléments de la CODECO ont fait leur entrée dans le village, affirmant dans une vidéo virale sur les réseaux sociaux vouloir contrer les exactions de la milice Convention pour la Révolution Populaire (CRP). L’armée attribue d’ailleurs ces méfaits à Thomas Lubanga. La seule présence de la CODECO à Lopa a suffi à provoquer un déplacement massif des habitants, cherchant refuge dans des zones considérées comme plus sécurisées.
Avant de se retirer, les assaillants se sont livrés à des pillages systématiques. Des biens appartenant à la population locale, notamment des vaches et des chèvres de la paroisse catholique de Lopa, ont été emportés. Gédéon Dino, président de la société civile locale, a confirmé ces faits et a révélé le bilan tragique de l’opération : deux civils ont perdu la vie.
De son côté, l’armée congolaise (FARDC) a réagi à cette situation. Le porte-parole du secteur opérationnel Ituri a souligné que l’incursion de la CODECO à Lopa était une conséquence directe des atrocités commises par la CRP dans la région. Lors d’une émission sur les ondes de la Radio FARDC, il a lancé un appel au calme et à la cohésion sociale, insistant sur l’importance du « vivre ensemble » et exhortant les groupes armés à déposer les armes, afin que les FARDC puissent seules assurer la sécurité de la population.
Il est important de noter que la CRP a intensifié ses attaques dans plusieurs localités de l’Ituri depuis le mardi 15 juillet dernier, affectant notamment Centrale Soleniama et Iga Barrière. Face à cette menace croissante, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont été contraintes de déployer des moyens aériens, y compris des hélicoptères de guerre, pour tenter de dissuader ces groupes armés.
La situation à Lopa et dans les environs reste tendue, et l’inquiétude grandit quant à la possibilité de nouvelles escalades de violence dans la province de l’Ituri.
Balthazar Bavanzi