Accord de principes entre Kinshasa et le M23 : interprétations divergentes, flou sur la question du retrait

Quelques heures après la signature de l’accord de principes entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23, les deux parties multiplient les sorties médiatiques, chacun tentant de présenter le document selon sa propre lecture, voire à son avantage.

Ce samedi, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a accordé une interview à la RTNC, dans laquelle il a salué un « pas important vers la paix » tout en insistant sur la nécessité du retrait des rebelles des zones qu’ils occupent dans l’Est de la RDC.

Peu après, le chef de la délégation du M23, Benjamin Mbonimpa, et plusieurs communicateurs de l’AFC/M23, ont répliqué publiquement, affirmant que « nulle part dans le texte signé, il n’est explicitement fait mention d’un retrait des forces rebelles ».

Pourtant, l’article 4, point 1 du document stipule que :

« Les parties reconnaissent que la restauration de l’autorité de l’État est la conséquence logique du règlement efficace des causes du conflit à travers un accord de paix durable. »

Une formulation que l’AFC/M23 choisit d’interpréter de manière souple, en occultant toute mention directe d’un désengagement militaire.

Un observateur averti pose alors la question :

● Comment restaurer l’autorité de l’État dans les zones sous contrôle du M23 sans un retrait effectif des troupes rebelles ?

● Et comment garantir le retour des réfugiés et la sécurité des civils sans désoccupation préalable ?

Ce flou dans les termes volontaire ou non laisse place à des interprétations contradictoires, et pourrait compromettre la mise en œuvre concrète de l’accord, en particulier sur les terrains où la réalité militaire prime sur les engagements politiques.

Assumani Mukendi Abdoul

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