Depuis sa création, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), fondée par Étienne Tshisekedi wa Mulumba, a été un pilier fondamental de la lutte pour la démocratie en République Démocratique du Congo (RDC). Aujourd’hui, face aux défis contemporains, il semble que le parti souffre d’une crise d’identité, minée par des luttes internes et un manque de modernisation. Cet article se propose d’explorer les dysfonctionnements au sein de l’UDPS/Tshisekedi et de réfléchir aux solutions qui pourraient permettre au parti de se réinventer.
Un Héritage Mal Éclaire.
L’UDPS, comme d’autres partis historiques tels que le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR), le Parti Lumumbiste Unifié (PALU) et le Parti du Peuple pour la Reconstruction et le Développement (PPRD), a été fondé sur des idéaux de liberté et de justice. Cependant, le passage du temps a occasionné des dérives. Les conflits internes, souvent nourris par l’égoïsme et la quête de pouvoir personnel, ont affaibli les bases de ce qui aurait dû être une unité au service de la nation. Étienne Tshisekedi lui-même a déclaré : « La résistance est l’essence même du combat politique. C’est un combat pour un avenir meilleur » (Tshisekedi, 1992). Toutefois, la nouvelle génération de dirigeants peine à injecter l’innovation et la modernité dont le parti a besoin, négligeant les leçons du passé.
Une Administration en Panne
L’UDPS/Tshisekedi est confrontée à un problème d’administration et de gestion. Le manque de structures organisées et d’approches managériales adaptées aux réalités actuelles constitue un frein à l’efficacité du parti. Selon Jean-Pierre Bemba, « La modernisation d’un parti politique passe par le renouvellement de ses structures et de ses pratiques » (Bemba, 2018). La fermeture aux nouvelles adhésions, ainsi qu’un certain rejet des idées novatrices, sont symptomatiques d’une peur de l’ouverture et du changement.
Les anciens membres, souvent réticents à intégrer des perspectives nouvelles, contribuent à l’immobilisme de l’organisation. Cette allergie aux nouvelles idées pourrait compromettre la pérennité du parti, mettant en péril son futur en tant que force politique significative.
Une Division Préjudiciable
Actuellement, l’UDPS/Tshisekedi est minée par des fractions rivales, chacune se revendiquant de l’héritage de Tshisekedi. Deux camps se disputent le contrôle du parti, affaiblissant son message et brouillant sa vision. Adolphe Muzito, ancien Premier ministre congolais, a souligné : « Un parti divisé ne peut jamais être un vecteur d’unité nationale » (Muzito, 2021). Cette division est d’autant plus préoccupante qu’elle se produit dans un contexte où le parti pourrait jouer un rôle d’opposition constructive face aux défis du pays.
Références
- Bemba, J.-P. (2018). Mon parcours politique : Réflexions sur la gouvernance en RDC. Kinshasa, République Démocratique du Congo : Éditions de l’Université de Kinshasa.
- Muzito, A. (2021). La nécessité de l’union dans la diversité politique en RDC. Kinshasa, République Démocratique du Congo : Éditions Panafricaines.
- Tshisekedi, É. (1992). La vérité sur le combat politique en Afrique*. Kinshasa, République Démocratique du Congo : Éditions Universitaires.