La tension entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda a franchi un nouveau seuil après les événements survenus à Uvira, dans le Sud-Kivu. Dans un communiqué officiel publié ce vendredi, le gouvernement congolais accuse ouvertement le président rwandais Paul Kagame d’avoir « tourné le dos » aux Accords de Washington, signés moins d’une semaine auparavant.
Selon Kinshasa, la situation à Uvira représenterait « un choix délibéré » du dirigeant rwandais visant à saper les efforts diplomatiques récemment engagés sous la facilitation des États-Unis, en particulier ceux du président américain Donald J. Trump, présentés comme un soutien majeur au processus de désescalade dans l’Est congolais.
Le gouvernement congolais estime que cette volte-face fragilise l’ensemble des avancées obtenues dans le cadre des processus de Washington et de Doha, ainsi que les initiatives menées par la médiation africaine. Face à ce qu’il qualifie de « tournant grave », Kinshasa exhorte les facilitateurs internationaux à « utiliser pleinement l’ensemble de leur arsenal politique et diplomatique » afin de restaurer la crédibilité des efforts en cours.
En parallèle, la RDC appelle le Conseil de sécurité des Nations unies à intervenir de manière urgente. Kinshasa réclame des mesures « rapides et résolues » pour assurer l’application effective de la résolution 2773, texte clé censé encadrer le processus de stabilisation dans la région.
Ces accusations interviennent dans un contexte marqué par la persistance des violences à l’Est du pays, où les autorités congolaises reprochent au Rwanda un soutien continu aux groupes armés, notamment au M23 — accusation que Kigali nie régulièrement.
Alors que la communauté internationale tente péniblement de maintenir un cadre de dialogue, cette nouvelle crispation pourrait compromettre les espoirs de relance du processus de paix.
