Catastrophe environnementale à Lubumbashi : la Justice ouvre une enquête après la rupture d’un bassin de rétention de CDM

Le Ministère de la Justice a annoncé avoir reçu de nombreux rapports alarmants faisant état de la rupture du bassin de rétention de de la société minière Congo Dongfang Mining (CDM), un incident survenu le 4 novembre 2025 dans le quartier Kassapa, situé dans la commune Annexe à Lubumbashi.

Cette rupture a entraîné le déversement d’une quantité importante d’eaux usées, provoquant ce que les autorités qualifient de véritable catastrophe environnementale.

Selon les premiers signalements parvenus au Ministère, la rupture de l’infrastructure de CDM a causé une inondation rapide de plusieurs zones habitées. Les eaux chargées de résidus auraient envahi : des routes principales, perturbant la circulation locale ; de nombreuses habitations, exposant les familles à des risques sanitaires immédiats ; des cours d’eau déjà fragilisés par les activités minières ;

le marché “Moïse”, l’un des plus fréquentés de la zone, entraînant une contamination potentielle des denrées alimentaires et du matériel commercial.

Les autorités parlent d’une pollution environnementale significative, dont les répercussions pourraient se faire sentir sur la santé publique, la qualité de l’eau et les écosystèmes locaux.

Face à la gravité de la situation, le Ministre d’État, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux a immédiatement enjoint le Procureur Général près la Cour de Cassation de procéder à l’ouverture d’une enquête judiciaire.

Cette démarche vise à :établir les circonstances exactes ayant conduit à la rupture du bassin ;

déterminer les responsabilités, tant individuelles qu’institutionnelles ;

vérifier si des négligences techniques, environnementales ou réglementaires ont été commises ;

engager les actions prévues par la loi contre les responsables présumés.

« Une procédure judiciaire sera engagée pour identifier les responsables et appliquer les dispositions prévues par la législation en vigueur », précise le communiqué du Ministère.

La rupture d’un bassin de rétention dans une zone densément peuplée est un scénario particulièrement redouté dans les régions minières du Katanga. Les eaux usées issues des activités minérales peuvent contenir des éléments toxiques et des métaux lourds susceptibles de provoquer : des infections cutanées et digestives immédiates, des risques d’empoisonnement, une pollution durable des nappes phréatiques, des impacts graves sur la faune et la flore locales.

Des organisations de la société civile appellent déjà à une mobilisation urgente pour sécuriser les zones touchées et fournir une assistance sanitaire aux populations affectées.

Cet incident remet en lumière les débats autour : de la surveillance des installations minières, du respect des normes environnementales, et de la responsabilité des entreprises étrangères opérant au Katanga.

Les conclusions de l’enquête judiciaire pourraient avoir des implications importantes pour le secteur minier, déjà pointé du doigt pour plusieurs incidents environnementaux au cours des dernières années.

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