Coup de théâtre ce lundi 22 septembre à Kinshasa. Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, a annoncé sa démission en début d’après-midi, avant même la tenue de la plénière convoquée pour examiner le rapport de la Commission spéciale chargée d’analyser les pétitions visant cinq membres du bureau de la chambre basse du Parlement, dont lui-même.
Cette décision, qui intervient dans un climat de fortes tensions politiques, marque un tournant majeur dans la crise institutionnelle qui secoue l’Assemblée nationale depuis plusieurs semaines. La Commission spéciale, constituée la semaine dernière, devait rendre ses conclusions ce lundi et soumettre ses recommandations à la plénière. Celle-ci devait ensuite décider du sort de Vital Kamerhe et des autres membres du bureau contestés.
En prenant les devants, le président démissionnaire semble vouloir désamorcer une confrontation parlementaire qui s’annonçait houleuse et dont l’issue lui était défavorable, selon plusieurs observateurs. Des voix s’élevaient déjà au sein de la majorité comme de l’opposition pour réclamer son départ, après les irrégularités relevées dans le processus de gestion des pétitions.
La démission de Vital Kamerhe ouvre désormais la voie à une recomposition du bureau de l’Assemblée nationale. Reste à savoir si la plénière de ce lundi sera maintenue pour examiner le rapport de la Commission, ou si elle sera reprogrammée afin de définir les modalités de remplacement du président.
Cette annonce aura sans doute des répercussions politiques bien au-delà de la chambre basse. Vital Kamerhe, figure influente de la vie politique congolaise et allié clé du président de la République lors des précédentes échéances électorales, quitte une fonction institutionnelle stratégique, laissant planer des incertitudes sur la suite de sa carrière et sur les équilibres politiques au sein de la coalition au pouvoir.