RDC : Adolphe Muzito au premier Conseil des ministres du Gouvernement Suminwa II

Le Vice-Premier ministre en charge du Budget, Adolphe Muzito, participe ce vendredi au tout premier Conseil des ministres du Gouvernement Suminwa II, présidé par le chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, à la Cité de l’Union africaine. Cette séance marque l’entrée en fonction officielle de la nouvelle équipe gouvernementale.

I. L’homme

Adolphe Muzito est né en 1957, à Mukanza, dans la province du Kwilu. Titulaire d’une licence en sciences économiques de l’Université de Kinshasa, Adolphe Muzito a exercé en tant qu’inspecteur des Finances pendant plusieurs années; ce qui lui a permis d’acquérir une solide expérience dans la gestion budgétaire et financière de l’État.

Marié à Chantal Ngalula, Adolphe Muzito est père de six enfants.

II. Parcours politique

Adolphe Muzito a connu ses débuts politiques au sein du PALU -Parti lumumbiste unifié-. Fils idéologique d’Antoine Gizenga Fundji, Adolphe Muzito a conduit la délégation du PALU lors du Dialogue intercongolais à Pretoria, en Afrique du Sud. Durant la transition politique, il a siégé à l’Assemblée nationale pour le compte du PALU.

Au terme de l’alliance électorale avec l’AMP -Alliance de la Majorité présidentielle-, le PALU obtient la Primature et Adolphe Muzito est nommé Ministre du Budget, en 2007, dans le Gouvernement d’Antoine Gizenga.

Une année plus tard, soit le 10 octobre 2008, à la suite de la démission d’Antoine Gizenga Fundji, Adolphe Muzito est nommé Premier ministre par le Président Joseph Kabila. Il occupe ce poste jusqu’au 6 mars 2012, date à laquelle il démissionne, conformément à la Constitution.

L’on se souviendra que durant son passage au Budget puis à la Primature, Adolphe Muzito, homme des chiffres et technocrate chevronné, a permis à la RDC de quadrupler son budget, d’augmenter les salaires des professeurs d’université, des médecins, des magistrats et des fonctionnaires de l’État, ainsi que d’atteindre au même moment le point d’achèvement de l’initiative PPTE, avec l’effacement de la grande partie de la dette publique extérieure.

Au terme des élections législatives du 28 novembre 2011, Adolphe Muzito est élu député national pour le compte du PALU, dans la circonscription électorale de Kikwit.

Après avoir quitté le PALU, il fonde sa propre formation politique, Nouvel Élan, en 2018. Recalé à la présidentielle de 2018, Adolphe Muzito sera néanmoins réélu aux élections législatives de la même année, dans son fief de Kikwit.

Il se présente à l’élection présidentielle de 2023, et sort quatrième de la course, obtenant 1,13 % des voix. Il sera tout de même élu député national, pour la troisième fois consécutive, à l’issue des législatives de la même année.

Le 08 août 2025, après un long moment d’absence des cercles du pouvoir, Adolphe Muzito est nommé Vice-Premier ministre en charge du Budget dans le Gouvernement Suminwa, et signe ainsi son retour remarqué au sein de l’Exécutif congolais.

III. Son combat

Issu de la lignée des Lumumbistes Nationalistes, Adolphe Muzito a toujours mené un combat politique pour le nationalisme économique (gestion souveraine des ressources naturelles congolaises), la souveraineté territoriale ainsi que les réformes constitutionnelles et institutionnelles profondes pour une gouvernance efficace.

Le nationalisme économique d’Adolphe Muzito passe par une gestion souveraine des ressources naturelles de la RDC. Il propose notamment l’ouverture du capital des entreprises minières au profit de l’État, des provinces et des communautés locales traditionnelles. Cette approche vise à renforcer le contrôle national sur les richesses du pays et à assurer une répartition équitable des bénéfices.

S’agissant des réformes structurelles courageuses et profondes, Adolphe Muzito milite pour une révision ou un changement complet de l’actuelle Constitution. Car, il considère celle-ci comme une « Constitution de transition » imposée par des forces extérieures. Les réformes suggérées incluent, notamment, le passage à un régime présidentiel ou parlementaire plus adapté aux réalités congolaises; et la titrisation des terres en faveur des communautés locales.

Quant à la défense de l’intégrité territoriale, Adolphe Muzito propose des mesures fortes, telles que la construction d’un mur de séparation entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda, pour faire face aux menaces qui pèsent sur la souveraineté nationale, notamment dans l’Est du pays. Il envisage également d’affecter 5 % du budget de l’État à l’Armée et aux services de sécurité pour renforcer la défense nationale.

À travers son « Université populaire » et le « Dialogue vertical », mis en place depuis près d’une décennie pour échanger directement avec le peuple, Adolphe Muzito vendait et défendait déjà, en bon visionnaire, ses idées pour le développement à long terme d’un Congo fort, uni, prospère et souverain.

Pas tout. Quelques mois avant la présidentielle de 2023, Adolphe Muzito, candidat n°24 et président du parti Nouvel Élan, a entrepris une série de consultations populaires à travers le pays. Ces rencontres visaient notamment à recueillir les préoccupations profondes des citoyens, afin de confectionner une offre politique issue du Congo profond.

Tous ces contacts avec les populations congolaises ont permis à Adolphe Muzito de tâter les réalités du Congo profond, et de connaître toutes les aspirations réelles du souverain primaire. Aussi, Adolphe Muzito jouit d’une connaissance fine des mécanismes budgétaires de l’État et d’une expérience dans la gestion des finances publiques. Cela, en plus de sa maîtrise parfaite des questions de la République, pour avoir été Premier ministre.

Fort de cette expérience hors pair, Adolphe Muzito n’aura pas à rougir face à la pression sociale croissante, aux attentes budgétaires fortes dans les secteurs sociaux et à une dette publique encore élevée qui l’attendent.

CELLCOMM/ VPM.BUDGET.

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