La situation était extrêmement tendue dans la région de Fizi, au Sud-Kivu, ce dimanche 23 juin au soir. Des tirs à l’arme lourde et légère ont été signalés depuis 21h dans la cité de Mboko (au nord) ainsi que dans la ville de Baraka, selon plusieurs sources locales.
À l’origine de cette montée de tension : un profond malentendu entre les forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les combattants Wazalendo, une coalition de groupes d’autodéfense qui occupent une partie de cette région depuis plusieurs mois.
D’après les informations recueillies sur le terrain, les Wazalendo s’opposent fermement au retour effectif de l’armée dans le chef-lieu du secteur de Tanganyika, affirmant que le gouvernement n’a pas respecté les engagements pris lors des précédentes négociations. « Nous avons lutté pour défendre ces zones abandonnées par l’État, aujourd’hui on veut nous écarter sans respecter les promesses faites », aurait déclaré un cadre local du mouvement.
Les habitants, pris de panique, tentent de se mettre à l’abri alors que les tirs se poursuivent dans plusieurs quartiers. Aucun bilan humain n’a encore été communiqué à cette heure.
Cette situation révèle une fracture préoccupante entre l’armée nationale et les milices d’autodéfense, dans un contexte où l’unité nationale est cruciale face à la menace persistante du M23 et de ses alliés dans l’Est du pays. Les appels au dialogue et à la désescalade se multiplient alors que le risque d’un affrontement ouvert entre alliés d’hier devient de plus en plus palpable.
Assumani Mukendi Abdoul