L’accalmie apparente dans la ville de Goma a été brutalement rompue ce lundi en fin d’après-midi. Un agent de transfert d’argent mobile et revendeur d’unités a été froidement abattu par des hommes armés non identifiés dans les environs de la mosquée Katindo, une zone sous contrôle du M23-AFC.
Selon les premiers témoignages recueillis sur place, la victime regagnait son domicile lorsqu’elle a été interceptée puis criblée de balles, sans avertissement. L’attaque s’est produite en pleine rue, sous les yeux de quelques passants impuissants.
“C’était rapide. On a entendu plusieurs tirs, puis on l’a vu allongé au sol. Personne n’a osé s’approcher”, confie un habitant, visiblement encore sous le choc.
La victime est morte sur le coup, selon plusieurs sources locales.
Cette nouvelle tragédie survient alors que la population commençait timidement à espérer un retour progressif à la sécurité sous l’administration du M23-AFC. L’attaque ravive de profondes inquiétudes et met en lumière la fragilité des efforts de stabilisation.
“On pensait que c’était fini… qu’on pouvait respirer un peu. Mais aujourd’hui, c’est comme si la pendule repart à zéro”, se lamente Saidi Bali, jeune commerçant du quartier.
Les agents mobile money et petits commerçants sont régulièrement la cible d’actes criminels à Goma. Attirés par la circulation d’argent liquide, des groupes armés et réseaux criminels exploitent l’absence de dispositifs sécuritaires adaptés.
“Si même ceux qui rentrent du travail ne sont plus en sécurité, alors c’est que nous avons échoué à protéger la vie”, déclare un membre d’un collectif de jeunes de Katindo.
Dans une ville où l’instabilité semble ne jamais s’éteindre complètement, cet énième assassinat soulève à nouveau la question du désarmement, de la sécurité urbaine et de la protection des civils, encore trop souvent laissés à leur sort.
Assumani Mukendi Abdoul