Après plusieurs semaines de silence diplomatique et de critiques sur l’inaction de la communauté internationale face à l’escalade de la violence dans l’Est de la RDC, la cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, est arrivée ce jeudi à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, actuellement sous forte pression des groupes rebelles AFC/M23.
Cette visite marque une tentative visible de repositionnement de la Mission onusienne dans un contexte où sa crédibilité est largement remise en question par une grande partie de la population congolaise et la société civile.
Durant trois jours, Elle va notamment rencontrer les représentants de l’AFC/M23, qui contrôle la région. Ils vont « échanger sur les priorités du mandat de la MONUSCO, dont la protection des civils », selon la mission Onusienne
Ce contact direct avec les responsables du M23/AFC, est une démarche inédite, qui pourrait nourrir autant l’espoir que la polémique.
Alors que certaines voix saluent ce retour sur le terrain comme un signal d’engagement, d’autres dénoncent un « tour diplomatique inutile », dénonçant l’inefficacité historique de la MONUSCO face à la montée des violences armées, des déplacements massifs, et des violations systématiques des droits humains.
« Ce n’est pas une visite qu’on attendait, c’est une action ferme contre ceux qui tuent nos enfants », s’indigne une activiste locale à mpifo-infos.net
La mission intervient alors que les combats entre les Wazalendo et les forces de l’AFC/M23 continuent de faire rage dans plusieurs territoires, notamment à Masisi, Walikale et Fizi. La situation humanitaire, elle, se dégrade de jour en jour, avec des milliers de déplacés et une instabilité permanente autour des centres urbains.
À suivre : Des rencontres sont prévues entre Mme Keita, les commandants locaux de la MONUSCO, certains leaders communautaires et, selon des sources diplomatiques, un échange discret avec les représentants du M23 pourrait également avoir lieu dans les prochaines 48 heures.
Assumani Mukendi Abdoul