Une vidéo glaçante circule depuis ce lundi 10 juin, montrant ce qui semble être une exécution sommaire perpétrée par un rebelle du M23 à Funu, dans la commune de Kadutu, en pleine ville de Bukavu, province du Sud-Kivu.
La scène, filmée par un témoin congolais anonyme, montre un civil désarmé, les mains levées, en train de supplier un combattant de l’épargner. Malgré ses supplications, on entend un autre individu – vraisemblablement associé aux rebelles – ordonner froidement : » Tue-le « , avant de s’adresser aux personnes présentes :
« Si vous ne pouvez pas supporter ce que nous voyons souvent, éloignez-vous. »
Quelques secondes plus tard, dans une posture de reddition – deux genoux au sol, les mains en l’air – le civil répète en boucle :
« Mon père, pardon, ne me tue pas, je t’en supplie… »
Mais l’instant suivant, des coups de feu retentissent, suivis de son cri d’agonie :
« Il m’a tué ! Ô mon Dieu ! »
Ce témoignage vidéo intervient alors que les accusations de crimes de guerre et de violations des droits humains dans les zones sous contrôle du M23 se multiplient, notamment dans les villes de Goma et maintenant Bukavu.
Réagissant à cette situation dramatique, le Gouverneur du Sud-Kivu, Jean Jacques Purusi, a dénoncé publiquement ces assassinats ciblés, pointant du doigt la responsabilité du M23 et du Rwanda. Il a une nouvelle fois appelé la communauté internationale à agir urgemment pour mettre fin à ce cycle d’atrocités.
« Ce qui se passe à Bukavu est inacceptable. Les civils sont massacrés à bout portant. Nous ne pouvons pas garder le silence. »
Alors que la vidéo provoque l’indignation sur les réseaux sociaux, les organisations de défense des droits humains appellent à une enquête indépendante et à la saisine de la Cour pénale internationale (CPI).