Kinshasa : le Ministre Provincial des Transports et Mobilité Urbaine face aux élus provinciaux

Le Ministre Provincial des Transports et Mobilité Urbaine, Bob Amisso, était ce jeudi devant élus provinciaux pour répondre à une question orale avec débat initiée par l’honorable Steve Kongolo.

Au total, 18 questions ont été abordées, principalement liées aux défis majeurs et aux perspectives de réforme du secteur des transports dans la capitale. Avant d’y répondre, le ministre a présenté un état des lieux détaillé du secteur.

Bob Amisso a identifié les principaux problèmes avant de mettre en évidence plusieurs dysfonctionnements structurels, notamment; L’absence d’une société publique forte capable de concurrencer les opérateurs privés; la dégradation des infrastructures routières et la vétusté du réseau ferroviaire; l’implantation anarchique de ports de fortune; l’inadéquation du Code de la route, qui n’intègre pas le transport par motos-taxis; un cadre légal obsolète nécessitant une réforme pour inclure le contrôle technique, l’assurance et la réglementation des motos.

En ce qui concerne le cadre légal,Bob Amisso a précisé que le secteur est encadré par plusieurs textes, dont; la Constitution, le Code de la route, le Code fluvial et lacustre ; les principes de la libre administration des provinces; la nomenclature des impôts, droits et taxes provinciales; Plusieurs arrêtés : sur la signalisation routière, la gestion des fourrières, le recyclage des conducteurs, ainsi que l’exploitation des motos de transport de personnes et de biens.

À la question en rapport avec les itinéraires et la grille tarifaire, pour le patron de transport dans la ville de Kinshasa, le non-respect des itinéraires officiels constitue un défi majeur. Une nouvelle grille tarifaire a été publiée, accompagnée d’un dispositif de suivi incluant la PNC et les associations de transporteurs, pour veiller à son application.

Il a en outre revenu sur les différentes sessions de formation organisées à l’intention des motards pour leur sécurité, avec distribution de casques. Il a annoncé une autre campagne de sensibilisation prévue dans les prochains jours

Le Ministre a rappelé la décision du 13 février 2025 du Vice-Premier de l’Intérieur interdisant la circulation des motos et tricycles dans la commune de la Gombe. Faute de base de données fiable, un recensement général des motos et motards a été lancé par la Division Urbaine des Transports, Voies de Communication et Désenclavement pour améliorer la traçabilité.

Plusieurs autres questions ont été abordés avec les élus provinciaux, notamment la perception des vignettes qui relève des compétences du Ministère Provincial des Finances, conformément à l’ordonnance sur la fiscalité locale; les ressources humaines; les amandes et gestion financière, stationnement des poids lourds et gros engins qui est dû au manque d’infrastructures adéquates. D’où des pourparlers sont en cours avec la Vice-Primature des Transports, Voies de Communication et Désenclavement pour trouver une réponse adéquate à ce problème.

La réglementation des gros engins (militaires ou de chantier) ainsi que le contrôle de la vitesse relèvent des compétences du ministère de l’Intérieur.

Quand au dossier transkin, Bob Amisso a reconnu les difficultés que traverse cette société sous sa tutelle. Pour lui, la société Transkin fait face à une crise aiguë; Seulement 160 bus opérationnels ; il y a absence de siège social; et des revandications salariales persistantes des agents.

Par ailleurs, Bob Amisso a annoncé la numérisation et contrôle technique pour améliorer la sécurité routière et la transparence; la relance des inspections techniques pour les motos, actuellement suspendues; Une mission d’enquête sur la taxe aéroportuaire pour la période 2023–2024, dont le rapport est en cours de finalisation

« Les défis sont nombreux, mais grâce à l’accompagnement de l’Assemblée provinciale, au partenariat avec les acteurs privés et à l’engagement de nos équipes, nous allons assainir le secteur et améliorer la circulation routière à Kinshasa », a conclu Bob Amisso.

Autres préoccupations soulevées par les élus

Les députés ont également soulevé plusieurs autres questions, notamment :
• La prolifération des garages pirates ;
• Les tracasseries routières ;
• La gestion désordonnée des parkings payants ;
• Le non-respect de la grille tarifaire ;
• La taxation excessive des amendes, parfois en violation de la législation ;
• Le manque d’agents de circulation ;
• La mauvaise gestion des fourrières ;
• Le défaut de panneaux de signalisation et de marquage au sol.

Certains élus ont aussi formulé des propositions concrètes pour améliorer la gouvernance du secteur.

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