L’administration Trump a discuté avec la Libye et le Rwanda de la possibilité d’envoyer vers ces deux pays des migrants ayant un casier judiciaire et se trouvant aux États-Unis, selon plusieurs sources proches des discussions.
Ces propositions marquent une escalade spectaculaire dans les efforts déployés par l’administration pour dissuader les personnes de se rendre aux États-Unis et expulser certaines de celles déjà présentes vers des pays situés à des milliers de kilomètres, dont certains ont un passé mouvementé. Le président Donald Trump a signé en janvier un décret ordonnant aux hauts fonctionnaires de faciliter la coopération internationale et les accords visant à renvoyer les demandeurs d’asile ailleurs.
Outre l’envoi de migrants ayant un casier judiciaire, les responsables de Trump espèrent également entamer des négociations officielles avec la Libye en vue de conclure un accord sur un pays tiers sûr, qui permettrait aux États-Unis d’envoyer en Libye les demandeurs d’asile appréhendés à la frontière américaine, selon l’une des sources. Aucune décision n’a encore été prise, et les nationalités éligibles restent incertaines.
Un porte-parole du département d’État a déclaré ne pas discuter des détails des communications diplomatiques. Il a ajouté que le département « travaille à l’échelle mondiale pour mettre en œuvre les politiques d’immigration de l’administration Trump ».
CNN a contacté un représentant du général libyen Saddam Haftar, qui était à Washington pour des entretiens avec des responsables cette semaine, pour obtenir des commentaires.
Les responsables de Trump ont déjà tenté de conclure des accords de pays tiers sûrs avec des pays occidentaux afin d’alléger le système d’asile américain et de freiner l’immigration vers les États-Unis. L’administration Trump a également entrepris d’élargir sa coopération pour inclure la collaboration avec des pays détenant des personnes expulsées des États-Unis, notamment récemment avec le Salvador.
Plusieurs sources ont indiqué que le Département d’État était en pourparlers avec d’autres pays pour accueillir des migrants, en plus de la Libye et du Rwanda.
« Je le dis sans hésiter, nous recherchons activement d’autres pays pour accueillir des personnes de pays tiers », a déclaré le secrétaire d’État Marco Rubio lors d’une réunion du cabinet mercredi.
« Nous collaborons avec d’autres pays pour leur dire : « Nous voulons vous envoyer certains des êtres humains les plus méprisables dans vos pays. Voulez-vous nous le rendre service ? » Et plus on s’éloigne des États-Unis, mieux c’est, pour qu’ils ne puissent pas revenir de l’autre côté de la frontière », a-t-il déclaré.
Cette semaine, de hauts responsables du département d’État ont rencontré des responsables libyens et ont discuté de la proposition d’envoyer des migrants vers ce pays d’Afrique du Nord, selon l’une des sources.