RDC -Rwanda : Faure Gnassingbé médiateur désigné par l’UA est à Kigali pour désamorcer la crise dans l’Est

Le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé, médiateur désigné par l’Union africaine dans la crise sécuritaire de l’Est de la République démocratique du Congo, a entamé ce lundi une visite diplomatique de haut niveau à Kigali. Cette mission vise à renouer le dialogue entre Kinshasa et Kigali, alors que les tensions atteignent un niveau critique.

Un climat régional explosif

Depuis plusieurs mois, les relations entre la RDC et le Rwanda sont au plus bas, Kinshasa accusant Kigali de soutenir militairement et logistiquement les rebelles du M23/AFC, responsables d’atrocités et de déplacements massifs de civils dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu.

La situation s’est encore aggravée suite aux récentes accusations du gouvernement congolais contre l’ancien président Joseph Kabila pour soutien présumé à ces mêmes rebelles, ce qui polarise davantage la scène politique intérieure.

Objectif:la désescalade

Selon un communiqué du gouvernement togolais, l’objectif principal de la visite est d’obtenir un engagement du président Paul Kagame à soutenir un cessez-le-feu et à participer à une relance du processus de Luanda, actuellement gelé.

Il s’agit également de préparer une rencontre tripartite entre Kigali, Kinshasa et les médiateurs de l’Union africaine prévue dans les prochaines semaines.

La position du Rwanda

Le Rwanda continue de nier toute implication dans le soutien au M23. Cependant, de nombreuses sources internationales, dont l’ONU et les États-Unis, confirment l’implication directe de Kigali dans le conflit, notamment par des présences militaires non déclarées dans des zones occupées par le M23.

Un espoir fragile mais vital

La mission de Faure Gnassingbé intervient alors que les civils de l’Est de la RDC paient un lourd tribut : plus de 800 000 déplacés internes, des centaines de morts, des villages rasés, et une crise humanitaire aiguë dans des camps surpeuplés autour de Goma, Sake et Rutshuru.

La pression diplomatique s’intensifie donc sur les parties impliquées, avec l’Union africaine, la CIRGL et les Nations Unies appelant à une solution politique durable.

Assumani Mukendi Abdoul

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