Le Parc national des Virunga, joyau naturel classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, célèbre aujourd’hui ses 100 ans d’existence. Mais ce qui aurait dû être un événement festif se déroule dans une atmosphère de tension extrême, marquée par l’activisme persistant de groupes armés dans la région.
Créé en 1925, le Parc des Virunga est le plus ancien parc national d’Afrique. Il s’étend sur plus de 7 800 km² dans l’est de la RDC, abritant une biodiversité exceptionnelle : gorilles de montagne, éléphants, okapis, volcans actifs et plus de 700 espèces animales.
Mais depuis plus d’une décennie, cette richesse naturelle est menacée par les conflits armés, les extractions illégales de ressources et les attaques contre les éco-gardes. Plus de 200 rangers ont été tués dans l’exercice de leur mission depuis 1996.
Les autorités congolaises, l’ICCN (Institut Congolais pour la Conservation de la Nature) et les partenaires internationaux avaient prévu des activités culturelles, des projections historiques et des campagnes de sensibilisation à Goma, Beni et Rutshuru.
Cependant, plusieurs événements ont dû être annulés ou reportés à cause de la montée des tensions sécuritaires, notamment dans les zones proches des bastions du M23/AFC.
Dans un communiqué, les responsables du parc ont lancé un appel urgent à la communauté internationale pour renforcer la protection du site et soutenir les efforts de paix dans la région.
« Nous célébrons un siècle de conservation, mais nous craignons pour les décennies à venir si l’insécurité persiste, » a déclaré Emmanuel de Merode, directeur du parc.
Malgré les menaces, le centenaire des Virunga rappelle l’importance de la coexistence entre l’homme, la nature et la paix. Plusieurs écoles locales ont organisé des expositions artistiques et des débats sur la protection de l’environnement dans un contexte de conflit.
Assumani Mukendi Abdoul