Malgré la recrudescence des violences dans l’est de la RDC, les fidèles chrétiens de Goma et Bukavu ont célébré la fête de Pâques dans un climat d’extrême tension. Plusieurs messes ont été dîtes dans des conditions précaires, symbolisant un acte de foi et de résistance spirituelle.
Des messes sous haute surveillance
À Goma, des paroisses comme Saint-Esprit ou Notre-Dame d’Afrique ont accueilli des centaines de fidèles ce dimanche. Les célébrations se sont déroulées sous la présence discrète mais renforcée des forces de sécurité. Des chants de résurrection ont retenti dans une ville marquée par la proximité des lignes de front avec les rebelles du M23/AFC.
« Malgré la peur, nous avons choisi de célébrer le Christ ressuscité. C’est notre message d’espérance face à la guerre », confie un prêtre de Bukavu.
Une foi à l’épreuve de la guerre
À Bukavu, la foule était moins nombreuse que les années précédentes, mais la ferveur restait palpable. Certaines paroisses ont servi de refuge pour des familles déplacées, venues des zones de conflit de Kalehe, Kabare ou Masisi.
Des moments de prière ont été consacrés aux victimes des affrontements. Des bougies ont été allumées en mémoire des morts, et des collectes improvisées ont permis de venir en aide à quelques déplacés.
L’Église dénonce l’indifférence
Les évêques du Kivu ont profité des homélies pascales pour dénoncer la gravité de la situation humanitaire et sécuritaire. Ils appellent à une mobilisation nationale pour la paix et critiquent « l’inaction des autorités et le silence complice de la communauté internationale ».
Assumani Mukendi Abdoul