La justice militaire congolaise a condamné à mort lundi 22 soldats accusés de « fuite devant l’ennemi » lors des combats contre les rebelles du M23, portant à près de 50 le nombre de peines capitales prononcées en moins d’une semaine pour les mêmes motifs.
Dans un dossier, le tribunal, siégeant à Lubero (Nord-Kivu, est), a prononcé 16 peines de mort, trois peines de 10 ans de prison et trois acquittements, alors que l’accusation avait requis samedi la peine capitale contre les 22 accusés.
Ces audiences ont un caractère « dissuasif et pédagogique », avait déclaré vendredi à l’AFP la capitaine Mélissa Kahambu Muhasa, représentant le ministère public. Elles visent à empêcher les militaires d’abandonner leur poste sur les lignes de front, un « fléau », selon l’armée.
Dans son réquisitoire, elle a appelé le tribunal militaire à « condamner à la pleine la plus lourde ces militaires qui ont gaspillé les munitions pour se donner un couloir au lieu de défendre la nation », a-t-elle insisté.
Le même tribunal, qui siégeait dans le village d’Alimbongo, à environ 70 kilomètres de Lubero, avait condamné 25 militaires à la peine capitale le mercredi 3 juillet 2024. Cependant, vendredi 5 juillet à Lubero, deux peines similaires avaient été prononcées. Tous étaient poursuivis pour « lâcheté, fuite devant l’ennemi, dissipation de munitions de guerre, violation des consignes, meurtre, vol, pillages ou encore extorsion ».
Au total, près de 50 condamnations à mort ont été prononcées en moins d’une semaine pour les mêmes motifs.
Correspondant/ Assumani Mukendi Abdoul