Sports-Etat des lieux du mouvement sportif congolais: Le cri d’alarme d’un sportif averti «il est temps pour sauver les meubles» ( Analyse)

Le sport congolais se trouve être très malade et très affecté par aussi  bien d’autres maux, que par  l’absence du financement adéquat. Loin de nous l’idée de minimiser les efforts consentis par le pouvoir qui, en son temps et actuellement par quelques initiatives, essaie d’apporter quelques approches de solutions.

Nous pouvons citer, à l’époque sous le régime du président kabila, la réhabilitation et la  construction d’un certain nombre d’infrastructures; le cas du stade qui porte son nom dans la ville de Kindu et l’érection de quelques stades municipaux dans la capitale,  sans oublier la tenue des États généraux des sports en 2018 et de l’élaboration d’une loi sportive qui souffre encore des mesures d’applications.

Actuellement, s’inscrivant dans la continuité, le régime de Félix Tshisekedi essaie également de faire quelque chose avec des initiatives louables mais qui sont pratiquement illisibles par les sportifs congolais.

A son avènement, les sportifs avaient senti l’implication personnelle du Chef de l’État  dans les dossiers relatifs aux sports. Son énergie positive dégagée en vue de la propulsion des sports en RDC avait été palpable et vue de tous. Les exemples sont légion. 

La forte implication du gouvernement de la République dans la double confrontation contre le Maroc; comptant pour les éliminatoires au Mondial Qatar 2022;l’initiative de la  réhabilitation du stade des Martyrs; le programme de cinq chantiers du sport congolais avec le Ministre Amos Mbayo kitenge sous le gouvernement de coalition FCC-CACH;le programme Horizon 2024 avec l’ancien Ministre Serge Chembo Nkonde; la concrétisation de la promesse vis-à-vis des basketteurs champions de l’Afro basket au Mali. Tous ces faits non-exhaustifs prouvent suffisamment que les sports sont au centre des préoccupations de l’actuel pouvoir.

Mais, là où ça achoppe, malgré la volonté du gouvernement congolais de voir l’avancement de ce secteur très crucial, c’est le fait qu’en réalité le pouvoir public n’a pas touché le vrai problème du sport Congolais. Sa professionnalisation avec des financements colossaux dans l’encadrement et la formation de la jeunesse via les fédérations sportives, voilà la voie par laquelle les sports en RDC pourront sortir du gouffre dans lequel, ils se trouvent.

Il est fort malheureux de constater qu’avant Août 2012, toutes les structures sportives en règle bénéficiaient des financements du pouvoir public, mais entre 2012 et 2017, le sport congolais connaîtra sa pire période, sur instruction du premier de l’époque Matata ponyo Mapon, seules quatres fédérations devaient bénéficier des subventions du Trésor Public.

De 2017 à 2021,il y a eu la levée de cette mesure de restrictions par le chef du gouvernement de l’époque, Bruno Tshibala, en libéralisant le financement en faveur de toutes les  fédérations sportives qui participent réellement au prestige du pays de Ndaye Mutumbula grâce à leurs performances, justifiant ainsi leurs prise en charge par le Trésor Public. 

Comme si cela ne suffisait pas, une fois de plus, le sport congolais va retomber dans ses travers. Nous sommes en décembre 2022, contre toute attente, le ministre des finances actuel, par sa lettre Ministère des finances/cf/vpp/2022 sans date, adressée à son collègue de sports, décidera sans concertation aucune avec son collègue ni avec le mouvement sportif,  de ne financer que 4 fédérations sur une soixantaine et c’est par-là que commencera de nouveau la décente aux enfers, mieux,  la disparition de certaines fédérations sportives qui ne verront plus aucun rond du trésor public dans l’encadrement de la jeunesse.

À l’heure qu’il est, nous assistons à un abandon pur et simple de la plupart de fédérations sportives, hormis le foot, par l’État Congolais.  les rares dirigeants des ces fédérations démunies sont  obligés de faire de l’apostolat et du rafistolage.

En son temps ,un certain 30 Décembre 2023, la dynamique des fédérations et groupements sportifs congolais avait déposé son mémorandum auprès du Chef de l’État pour dénoncer cette situation chaotique au sein du mouvement sportif congolais.  À ce jour, aucune suite favorable de la part des autorités du pays  

Et pourtant, dans un état de droit voulu par le chef de l’état,toutes les fédérations sportives devraient avoir droit à un traitement équitable tel que stipulé par la loi. L’esprit discriminatoire, restrictif et dangereux contenu dans la lettre du Ministre des finances, Nicolas kazadi, dénote d’une certaine ingérence dans la gestion d’un secteur dont les attributions ne lui sont nullement reconnues et constitue, de facto, une violation flagrante et manifeste de la constitution ainsi que de loi du 24 décembre 2011, portant sur les principes fondamentaux de l’organisation des activités physiques et sportives en RDC et aussi l’ordonnance n°20/016 du 27 mars 2020, portant organisation et fonctionnement du gouvernement, modalités de collaboration entre le Président de la République et le Gouvernement ainsi que entre les ministres.

Somme toute, cette situation se devra rapidement d’être régularisée afin qu’une bouffée d’oxygène enveloppe les disciplines sportives de la République Démocratique du Congo qui est, du reste, un très grand pays des sports. Avec cette situation, comment offrir des médailles au pays lors de prochains jeux de la Francophonie, quand on sait bien que les athlètes n’ont pas exercé leurs sports dans des conditions adéquates ?

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